Amélioration des plantes : faudra-t-il renoncer aux nouvelles technologies ?

Editos

Les premières semences transgéniques (OGM) ont été commercialisées il y a 20 ans. On connaît leur succès hors d’Europe. Depuis, les biotechnologies se sont enrichies de nouveaux outils regroupés sous le nom de NBT (New Breeding Techniques). Certaines de ces « nouvelles » techniques de sélection des plantes sont déjà utilisées par les semenciers pour créer de nouvelles variétés. D’autres, sont plus récentes, comme « l’édition de gènes », et ont l’avantage d’être beaucoup plus précises, peu onéreuses, faciles d’accès pour des PME et permettent de raccourcir les délais de création des variétés.

Mais nos semenciers européens pourront-ils avoir accès à ces nouvelles techniques ? Tout va dépendre de la réglementation européenne. Si l’U.E. assimile les plantes issues de ces nouvelles techniques à des OGM, comme le demandent certaines ONG, les semenciers européens devront renoncer à utiliser ces nouvelles techniques comme ils ont dû renoncer aux OGM : la réglementation européenne des OGM est tellement contraignante qu’elle induit des délais et des coûts de mise en marché insupportables pour nos PME semencières.

La filière semencière européenne sera alors dans l’incapacité de répondre technologiquement aux défis auxquels sont confrontés les agriculteurs : produire plus et mieux avec moins d’intrants pour gagner en compétitivité tout en préservant et s’adaptant à un environnement changeant. La filière semencière française, premier exportateur mondial, ne résisterait pas à leur mise à l’écart de cette nouvelle vague de progrès de la génétique et à cette distorsion de concurrence qui en résulterait. Et les consommateurs seront encore plus dépendants de productions issues de pays acceptant les innovations que nous rejetons sur notre territoire.

Gil KRESSMANN
Responsable de la Rédaction