COP21 : investir dans la génétique pour répondre aux enjeux climatiques

Editos

Pour obtenir l’adhésion des pays en développement lors de la COP21 à Paris, « il faut un projet capable de combiner la lutte contre le changement climatique et le développement de la production agricole », a déclaré Stéphane Le Foll, dénonçant les solutions qui négligent l’enjeu de la sécurité alimentaire.

Pour cela, il faut certainement mettre au point, comme le propose notre ministre, des méthodes visant à augmenter le stockage du carbone dans les sols pour permettre à la fois de diminuer l’effet de serre et d’augmenter la fertilité des sols. Mais il n’y aura pas de développement de la production agricole suffisant pour assurer la sécurité alimentaire si on n’investit pas aussi massivement dans la génétique pour améliorer la résilience des plantes aux changements climatiques.

S’il y a beaucoup de recherches sur la mise au point de cultures résistantes aux stress biotiques provoqués par les ravageurs et les maladies, il y a beaucoup moins de travaux sur les stress abiotiques comme la chaleur et la sécheresse. Des premières variétés de maïs tolérants à la sécheresse ont été mises en culture. Il faut aller beaucoup plus loin.

Mais l’innovation variétale prend du temps. On peut l’accélérer si on ne s’interdit pas d’utiliser la gamme des outils issus des biotechnologies et si on aide les pays en développement à maîtriser ces outils au lieu de les décourager. On ira aussi plus vite si les pays les plus avancés dans la génétique des plantes et les biotechnologies unissent  leurs moyens et leurs compétences dans l’intérêt général.

Le rôle de la France dans ce domaine (recherche publique et recherche privée) peut être considérable car elle a la crédibilité d’une filière semencière performante. La France doit saisir l’opportunité de la COP21 pour faire des propositions dans cette direction qui devraient être consensuelles.

La rédaction