Impact des aliments issus de plantes génétiquement modifiées sur les animaux d’élevage

Réglementation

Evaluation des risques

A l’échelle mondiale, les animaux producteurs de denrées alimentaires consomment 70 à 90% de la biomasse produite à partir de plantes génétiquement modifiées (PGM). Une nouvelle étude (Université de Davis) résume brièvement la littérature scientifique sur les performances et la santé des animaux nourris avec des aliments issus de plantes génétiquement modifiées et sur la composition des produits dérivés de ces animaux

Elle traite également de l’expérience acquise avec des populations d’animaux d’élevage alimentés avec des produits issus de PGM, et présente les principaux pays producteurs d’aliments pour animaux d’origine GM et non GM dans le commerce mondial. 

Aux Etats-Unis, l’élevage produit plus de 9 milliards d’animaux producteurs de denrées alimentaires par an et plus de 95% de ces animaux consomment des aliments issus de plantes génétiquement modifiées.

De nombreuses études expérimentales ont révélé de façon constante que les performances et la santé des animaux alimentés avec des produits issus de PGM sont comparables à celles d’animaux nourris avec des produits issus de plantes isogéniques non-GM.

Les données sur la productivité et la santé animales ont été rassemblées à partir de sources accessibles au public en 1983, avant l’introduction de cultures génétiquement modifiées en 1996, et jusqu’en 2011, une période de forte consommation de produits d’alimentation animale issus de PGM. Ces ensembles de données de terrain, qui représentent plus de 100 milliards d’animaux après l’introduction des plantes génétiquement modifiées, n’ont pas révélé de tendances défavorables ou inquiétantes au niveau de la santé et de la productivité du bétail.

Aucune étude n’a révélé de différences dans le profil nutritionnel des produits d’origine animale provenant d’animaux nourris avec des aliments issus de PGM. Parce que l’ADN et les protéines sont des composants normaux de l’alimentation et qui sont digérés, il n’y a pas de traces détectables ou quantifiables de manière fiable de constituants issus de PGM dans le lait, la viande et les œufs d’animaux ayant consommé des aliments issus de PGM.

Globalement, les pays qui cultivent des maïs et soja GM sont les principaux exportateurs d’aliments pour le bétail. Les autorisations réglementaires asynchrones (cela se produit lorsque les autorisations de culture de variétés génétiquement modifiées dans les pays exportateurs sont accordées avant que les autorisations pour l’alimentation animale et humaine des produits qui en sont issus n’aient été obtenues dans les pays importateurs) ont perturbé le commerce international. Il est probable que ce problème va s’accentuer à l’avenir car il y a de plus en plus de PGM qualifiées de «seconde génération» ayant des caractères conférant une meilleure qualité nutritionnelle pour l’alimentation du bétail et qui sont dans les circuits de développement et réglementaires.

En outre, des techniques nouvelles permettant des modifications ciblées du génome sont en train d’émerger, et il n’est pas encore certain que les plantes obtenues par ces méthodes devront être soumises aux réglementations actuelles, basées sur la méthode, pour la mise sur le marché et la surveillance des PGM.

Il est urgent d’aboutir à une harmonisation internationale à la fois pour le cadre réglementaire des PGM et la gouvernance des plantes issues de techniques de sélection avancées pour empêcher, à l’avenir, des perturbations généralisées du commerce international des aliments pour les animaux d’élevage.

Sources : A. L. Van Eenennaam2 and A. E. Young, Department of Animal Science, University of California, Davis 95616