Inde : la règlementation s’adapte pour booster l’agriculture

Réglementation

En vue de développer son agriculture, le 30 mars 2022 le gouvernement indien a décidé d’exclure les variétés obtenues par certaines nouvelles techniques de sélection (NBT) de la règlementation OGM trop contraignante. Il s’agit des plantes obtenues par SDN-1 ou SDN-2, techniques dont le résultat est indiscernable des variétés créées traditionnellement.

En prenant cette mesure, l’Inde rejoint une liste croissante de pays qui ont déjà approuvé des réglementations progressistes en faveur des cultures génétiquement éditées. Cette annonce devrait donner un coup de pouce aux agriculteurs de l’Inde et à la recherche semencière, car cette technologie permet de créer de nouvelles variétés plus rapidement. Le flux de nouvelles variétés devrait s’accélérer et les coûts se réduire par rapport au développement de plantes transgéniques.

En Inde l’édition génomique est déjà reconnue et les techniques d’ingénierie génétique sont promues pour la recherche et l’innovation dans les domaines de l’agriculture, la bioénergie, l’environnement et la santé humaine. Les recherches publique et privée utilisent ces techniques même en l’absence de règlementation leur permettant d’envisager un développement commercial des produits.

Déjà du concret avec l’édition de gènes

Les laboratoires de recherche du secteur public indien utilisent déjà l’édition de gènes pour développer un certain nombre de variétés améliorées, notamment des graines oléagineuses améliorées sur le plan nutritionnel, du riz et du maïs pouvant tolérer le stress de la sécheresse, des bananes riches en bêta-carotène, des fruits à coque à haute teneur en acide oléique et à faible teneur en acide linoléique, du riz résistant à la pyriculariose (grave maladie du riz), du riz à haut rendement efficace en termes d’utilisation d’azote et d’eau, du riz à faible teneur en phytate, du poivron résistant à l’anthracnose (maladie due à un champignon) et de la tomate tolérante aux stress biotiques et abiotiques.

Les agriculteurs indiens et les semenciers attendaient cette impulsion depuis l’approbation du premier coton génétiquement modifié il y a 20 ans. Bien que des millions de cultivateurs de coton aient bénéficié de cette autorisation, l’Inde n’avait pas autorisé d’autres cultures GM depuis lors. 

Un peu de technique 

L’utilisation de la technique SDN-1 peut produire l’inactivation d’un gène ou un gain de fonction d’un gène ou une modification de la fonction.

La technique SDN-2 est généralement utilisée pour introduire une mutation connue dans l’espèce ou connue dans d’autres espèces de plantes ou difficile à obtenir par mutagenèse aléatoire.

Pour aller plus loin : Fiche nouvelles techniques Nucléases dirigées (SDN) du Haut Conseil des Biotechnologies


Source : In boost for agriculture, India exempts gene edited crops from biosafety assessment – Alliance for Science (cornell.edu)