La banane Cavendish familière en danger : la science peut-elle l’aider à survivre

Applications agricoles

Le fruit le plus populaire au monde, la banane, est en danger imminent. La variété Cavendish que l’on trouve dans les supermarchés du monde entier est stérile et dépend de la propagation par clonage. La monoculture de plantes génétiquement identiques signifie que la Cavendish est vulnérable aux épidémies.

La Cavendish elle-même a remplacé la banane Gros Michel, qui était, jusque dans les années 1960, la principale variété cultivée dans les plantations commerciales. Mais une maladie fongique, la fusariose, ou maladie de Panama, a pratiquement anéanti la Gros Michel et a mené l’industrie d’exportation de bananes au bord de l’effondrement. La Cavendish est résistante à la souche fongique qui a anéanti la Gros Michel, mais pas à une maladie appelée la Sigatoka noire, ou à une souche dont l’apparition est récente, Fusarium oxysporum, connue sous le nom de Tropical Race 4 (TR4).

Selon les auteurs de l’article – l’ensemble des phytologues – réduire la vulnérabilité aux maladies veut dire que nous avons besoin d’une plus grande diversité génétique de nos bananes cultivées. « S’il y a une leçon à tirer de la triste histoire de la Gros Michel, c’est que la dépendance à l’égard d’une grande monoculture génétiquement uniforme est une stratégie risquée vouée à l’échec », écrivent-ils.

Alors que d’autres cultures utilisées pour la production alimentaire ont été améliorées au moyen de la sélection végétale au cours du dernier siècle, l’industrie de la banane – malgré la présence dans la nature de plus de mille espèces de banane – n’a pas encore bénéficié de la génétique et de l’amélioration végétale. Cependant, ajoutent-ils, il y a eu quelques progrès : les séquences génomiques de la banane sont maintenant connues, tout comme celles des champignons responsable de la fusariose et de la Sigatoka. De telles connaissances permettent d’avoir une base pour identifier les gènes résistants aux maladies chez les bananes sauvages et cultivées.

Une fois ces gènes identifiés, la sélection végétale classique ou le génie génétique pourraient être utilisés pour les transférer dans les cultivars souhaités. « À terme, nous devons renforcer le pool de diversité génétique des bananes cultivées, pour ne pas dépendre de clones uniques tels que la Cavendish, ou la Gros Michel avant elle. Autrement, nous risquons toujours de voir l’histoire se répéter ».40

Source : The Conversation (23 octobre 2016)

Auteur : Ioannis Stergiopoulos, André Drenth, et Gert Kema

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