La coexistence entre cultures OGM et non-OGM pose la question des flux polliniques.
Ces flux dépendent des espèces :
- Pour une plante dont on récolte l’organe végétatif, comme la multiplication végétative (pomme de terre), s’ils existent, ces flux polliniques ne posent aucun problème.
- Pour une plante qui s’autoféconde naturellement, comme le blé, ces flux polliniques sont très faibles au-delà d’une dizaine de mètres.
- Reste le cas des plantes à fécondation croisée comme le maïs. Pour ces plantes, de nombreuses études montrent que le flux pollinique chute rapidement à courte distance (10 mètres) et qu’à 100 mètres il est très faible sans toutefois s’annuler totalement. Avec 4 rangs de maïs non-OGM autour d’une culture OGM et une distance de 100 mètres entre les deux types de cultures, malgré des conditions variées, le taux de présence fortuite d’OGM dans une culture conventionnelle sera inférieur à 0,9 %, seuil retenu par la communauté européenne, au-delà duquel la présence d’OGM doit être mentionnée. La coexistence est donc possible avec ce seuil. En revanche, un seuil de 0,1 %, comme proposé par le HCB pour autoriser l’étiquetage « sans OGM », serait impossible à tenir. Il reviendrait à exclure les cultures OGM ; de plus, il serait coûteux et impossible à mettre en œuvre (problèmes techniques de mise en évidence de traces d’OGM).
Enfin, plusieurs études ont montré un effet bénéfique de la coexistence entre cultures issues de variétés conventionnelles et cultures issues de variétés OGM : aux USA et en Chine il a été montré que les cultures Bt bénéficiaient aux cultures non-Bt en diminuant la pression de la pyrale sur ces dernières.
On peut quand même s’étonner de l’acuité que prend la question de la coexistence avec les cultures OGM dans la mesure où, d’une part, ces produits ont été soumis à de très nombreux contrôles et, d’autre part, les échanges de gènes entre deux champs de culture voisins ont toujours existé.