Pour des Etats Généraux de la coexistence

Editos

Les agriculteurs attendent beaucoup des Etats Généraux de l’alimentation pour sortir de la crise agricole qui menace la survie de leurs entreprises. La première phase, animée principalement par notre ministre de l’agriculture, est terminée. La deuxième phase commence. Le Ministre de l’environnement y sera probablement beaucoup plus présent. Mais on peut craindre que ces Etats Généraux tournent de fait à une confrontation entre l’agriculture dite conventionnelle (AC) et l’agriculture Biologique (AB). Si cette confrontation devait avoir lieu, elle aurait de fortes chances, compte tenu des rapports de force au sein des ateliers, d’aboutir à une condamnation de la première et une bénédiction de la seconde.

Tous les modèles agricoles doivent pouvoir coexister et ne pas être opposés les uns aux autres, car la question fondamentale est de savoir comment nourrir toute la population avec des produits sains, de bonne qualité, en quantités suffisantes et à des coûts accessibles à tous. Ce que l’agriculture biologique ne permet pas à elle seule de satisfaire.

De plus, comme le souligne Paméla Ronald, professeur à l’Université de Davis (Californie) : entre l’agriculture biologique (AB) et l’agriculture conventionnelle (AC) « il y a complémentarité des pratiques et des technologies. Les pratiques de l’AB protègent l’environnement et les technologies du génie génétique aident à réduire les pertes de récolte dues aux maladies et aux stress environnementaux ». Une conception que nous aimerions bien entendre partager de la part des responsables de notre pays.

Gil KRESSMANN
Secrétaire de rédaction