Webinaire AFBV #3

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Webinaire #3
Mardi 13 avril à 10h (durée : 2 heures)

Catherine Larrère

Philosophe, professeure émérite à l’Université de Paris I-Panthéon-Sorbonne, elle travaille, depuis 1992, sur les questions de philosophie et d’éthique environnementales.
Dernière publication, Catherine et Raphaël Larrère, « Le pire n’est pas certain, Essai sur l’aveuglement catastrophiste », Paris, Premier Parallèle, 2020.

François Képès

Auteur de plus de 130 articles ou chapitres scientifiques, et auteur ou éditeur de plus de 25 livres, François Képès a de 2003 à 2018 organisé ou présidé 3-7 manifestations scientifiques internationales par an.  François Képès est membre de l’Académie des technologies, et membre correspondant de l’Académie d’Agriculture de France. Il est co-fondateur du Programme d’Épigénomique (Genopole), et fondateur de l’institut de Biologie des Systèmes et de Synthèse (iSSB — Genopole, CNRS, Univ. Évry) et du master éponyme (mSSB — Univ. Paris-Saclay). Normalien, il fut Professeur associé de biologie à l’École Polytechnique, Professeur associé du Politehnica de Bucarest, Professeur invité à Imperial College London, et Directeur de recherche au CNRS. 

Christian Lévêque

Directeur de recherche émérite de l’IRD, ex directeur du programme « environnement, vie et sociétés du CNRS » et spécialiste en écologie aquatique continentale. Il est également auteur de nombreux ouvrages sur la biodiversité.

« Naturel vs Non-Naturel / Génomique vs Modification Génétique« 

Le choix de l’AFBV pour la thématique de ce webinaire est motivé par le constat que, dans les débats auxquels nous sommes confrontés, ce type de question est sous-jacent dans les controverses sur la définition du statut des plantes issues des différentes technologies de modification des génomes. Notre objectif est donc de mieux appréhender le pourquoi de ce questionnement entre ce qui est « Naturel » et ce qui ne le serait pas et qui, donc, serait « Non-Naturel » ou « Artificiel ».

Animation : Alain Deshayes et Brigitte Laquièze

Résumé de la communication

Le choix de l’AFBV pour la thématique de ce webinaire, « Naturel vs Non-Naturel », est motivé par le constat que, dans les débats auxquels nous sommes confrontés, ce type de question est sous-jacent dans les controverses sur la définition du statut des plantes issues des différentes technologies de modification des génomes. Notre objectif est donc de mieux appréhender le pourquoi de ce questionnement entre ce qui est « Naturel » et ce qui ne le serait pas et qui, donc, serait « Non-Naturel » ou « Artificiel ».

 Le premier aspect que nous voudrions aborder, même rapidement, c’est un éclairage sur l’évolution historique de la notion de Nature et des rapports que l’Homme a avec elle. Cette approche devrait ainsi nous aider à mieux percevoir les raisons pour lesquelles ces notions de « Naturel vs Non-Naturel » ont pris une telle place dans nos sociétés, depuis la deuxième moitié du XXème siècle.

Concrètement, est-ce la technologie, qui, juridiquement, est une « invention » de l’homme, qui fait l’organisme génétiquement modifié ? Et, dans ce cas, toutes les technologies et tous les produits qui en sont issus doivent-ils être traités de la même façon ? Par contre, comment définir l’organisme obtenu après usage de certaines technologies et qui est/peut être/pourrait être semblable/identique à un organisme obtenu dans les conditions naturelles ?

Ces questionnements, qui se sont imposés à nous depuis plus de trente ans traduisent, implicitement, des perceptions différentes concernant les notions de « Naturel » et de Non-Naturel ». Ces perceptions différentes sont par ailleurs non uniformes selon les domaines d’application, ainsi ce qui peut être « accepté » en médecine humaine ne l’est pas automatiquement s’il s’agit de modifier les caractéristiques d’une plante destinée à l’alimentation. Cette dernière réalité n’est pas sans créer un décalage entre la parole scientifique, qui se veut certitude, et « la société civile » qui tend à la considérer comme une opinion parmi d’autres. Ce décalage, qui contribue à dévaloriser le savoir scientifique, est accentué par ceux qui critiquent souvent les développements technologiques au motif qu’ils seraient une atteinte à la nature.

Les trois intervenants, que nous avons sollicités pour aborder ces questions, sont dans des positionnements personnels et professionnels différents, ce qui devrait enrichir notre réflexion.

Revoir la conférence

Alain Deshayes

Alain Deshayes est ingénieur agronome et ancien directeur de recherche à l’INRA où il a fait l’essentiel de sa carrière. Adjoint au directeur scientifique des productions végétales de 1986 à 1993, il fut, en particulier en charge des biotechnologies végétales. Après une année passée à la direction des stratégies industrielles au ministère de l’industrie, il a rejoint la R&D d’un grand groupe de l’agroalimentaire. Il a été Président de l’AFBV de 2016 à 2019.

Brigitte Laquièze

Professeur de l’enseignement supérieur agronomique en Sciences Sociales et Humaines (ER) et Directrice de l’Ecole Nationale de Formation Agronomique (aujourd’hui ENSFEA) à Toulouse de 1999 à 2009.
Membre titulaire de L’Académie d’agriculture de France – Section SHS
Bureau de l’Académie Prospective et Nouvelles Technologies et du Conseil d’Administration des « Amis de Cap Sciences », Membre du Conseil d’administration de l’AFBV.