L’Association Française des Biotechnologies Végétales (AFBV) lance un appel à une mobilisation générale de la recherche pour que celle-ci s’engage urgemment dans la mise en œuvre d’un grand plan d’adaptation des variétés des plantes au changement climatique. Pour l’AFBV, le recours aux nouvelles biotechnologies végétales est une condition de la réussite de ce plan d’adaptation, devenu d’autant plus nécessaire pour assurer la sécurité alimentaire mais aussi la souveraineté économique de l’U.E que l’on constate une accélération de ces changements climatiques.
En effet, pour l’AFBV l’année 2022 ne devrait pas être considérée comme une année exceptionnelle sur le plan climatique mais comme une année représentative illustrant ce qui attend les agriculteurs dans l’avenir. Avec les variations des températures (gels tardifs, températures élevées) et l’évolution des précipitations (inondations, sécheresse), le spectre des pathogènes et des ravageurs des plantes et leur impact vont changer. La recherche, qui jusqu’à présent s’était attachée en priorité à la mise au point de plantes résistantes aux stress biotiques provoqués par les ravageurs et les maladies, doit maintenant s’impliquer également dans des programmes de lutte contre les stress abiotiques provoqués par les « dégâts du climat » et qui peuvent nuire à la productivité et à la qualité de nos cultures, et donc à la qualité de notre alimentation.
Il est de la responsabilité de la recherche publique et privée de mettre tout en œuvre pour obtenir rapidement des solutions génétiques permettant aux plantes de se protéger elles-mêmes contre les aléas climatiques. Mais sans le recours aux nouvelles biotechnologies végétales, il sera plus difficile et plus long de répondre à ces nouveaux besoins. Dans cette perspective, le secteur public devrait retrouver un rôle de premier plan dans l’amélioration des technologies et la recherche de la fonctionnalité des gènes impliqués dans les caractères recherchés (résistance aux stress biotiques et abiotiques). Quant aux sélectionneurs, ils ne s’engageront dans ce nouvel axe de recherche/développement qu’à la condition que les autorités leur assurent un cadre réglementaire leur permettant de commercialiser des plantes issues des nouveaux outils du génie génétique (édition génomique). C’est déjà le cas pour leurs concurrents sur le marché mondial de la semence.
L’U.E. a montré tout récemment, dans d’autres domaines vitaux, qu’elle pouvait agir et prendre de grandes décisions rapidement. L’AFBV attend le même sursaut dans le domaine stratégique du progrès génétique pour que l’agriculture puisse bénéficier de toutes les innovations technologiques dont elle a besoin pour lutter contre les dégâts du climat et répondre aux inquiétudes de la société vis-à-vis de sa sécurité alimentaire.
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