Webinaire #4

Webinaires

Webinaire #4
Mercredi 26 mai à 11h (durée : 1 heure)

Conférence de Alexandre de Saint Germain – Inrae

Alexandre de Saint Germain est agrégé des Sciences de la Vie et de la Terre. En 2012, il soutient un doctorat sur le thème « Vers une meilleure compréhension du mode d’action des Strigolactones » sous la direction de Catherine Rameau. Après deux post doctorats consacrés à l’étude de la perception de signaux allélopathiques (2013-2016 : SALK Institute de San Diego, 2017-2020 : l’Institut Jean Pierre Bourgin (IJPB), Versailles), il est recruté en 2020 à INRAE en tant que chargé de recherche où il intègre l’équipe Contrôle de la ramification de l’IJPB.

« L’allélopathie : une communication chimique entre plantes »

Animation : Georges Pelletier, Thierry Langin

Résumé de la communication

Les plantes produisent et libèrent un grand nombre de métabolites spécialisés (autrefois appelés secondaires) qui peuvent avoir des effets très marqués, positifs ou négatifs, sur les plantes voisines. Ce processus appelé allélopathie, peut être considéré comme une communication entre plantes. La libération de ces molécules peut se faire dans le sol par exsudation ou rhizodéposition au niveau des racines ou dans l’atmosphère via l’émission des composés volatiles et des lessivâts par les parties aériennes de la plante mais aussi par la décomposition de débris végétaux enfouies ou tombés au niveau du sol.

Les métabolites impliqués dans l’allélopathie et déjà identifiés appartiennent à différentes classes de molécules comme les composés phénoliques, les isothiocyanates, les terpènes, les acides hydroxamiques et les flavonoïdes. Cependant, compte tenu du nombre et à la diversité de ces composés, les mécanismes impliqués dans l’allélopathie sont relativement peu connus. Ainsi les causes de l’inhibition de la croissance des plantes voisines, les mécanismes permettant d’éviter l’autotoxicité et l’identité même des composés bioactifs ne sont pas toujours établis avec certitude. On peut cependant citer certains composés allélopathiques très étudiés comme la sorgoléone du sorgho à propriété herbicide ou les acides hydroxamiques de type DIBOA présents dans les exsudats racinaires de la plupart des céréales et inhibant le développement des dicotylédones annuelles. Le succès des plantes envahissantes est souvent lié à la libération par les racines de composés phytotoxiques pour les plantes voisines. A travers quelques exemples nous illustrerons comment l’allélopathie influence la structure des communautés végétales ayant parfois participé au succès évolutif de certaines d’entre-elles. Nous verrons également comment les outils de biologie/génomique et de chimie analytique visent à identifier les bases génétiques des interactions plantes-plantes au niveau de la rhizosphère et de nouveaux composés allélopathiques. Enfin nous montrerons comment ces mécanismes pourraient être exploités en agriculture afin de développer de nouvelles approches d’agroécologie.

Revoir la conférence